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Le 26 Mai 2018, exactement 4 ans après être arrivés à Montréal, au Canada, pour commencer notre périple, nous avons quitté l'Amérique du Sud après avoir traversé l'Amérique du Nord et l'Amérique Centrale ! De retour en France pendant 2 ans, nous avons enfin déménagé au Canada ! 
La suite, c'est par ici !
 
El 26 de Mayo de 2018, exactamente 4 años después de nuestra llegada a Montreal, en Canada, al principio de nuestro viaje, salimos de América del Sur despues de atravesar América del Norte y Central América ! Regresamos a Francia durante 2 años y movimos hace pronto a Canadá finalmente para instalarnos ! Lo que sigue se encuentra aquí

 The 26th of May, exactly 4 years after arriving in Montreal, in Canada, to begin our journey, we finally left South America after crossing North America and Central America ! We came back in France for 2 years and we finally are in Canada to settle ! The next is coming here



Janvier 2018, Du Salar au Dakar !

Pour commencer et puisque nous sommes toujours en janvier, il est temps de vous souhaiter à tous le meilleur pour 2018, une bonne santé, des projets qui se concrétisent, des surprises sur votre chemin et de belles aventures qui vous donnent sourire et plaisir ! 

Tous nos meilleurs vœux à chacun de vous !

Pour nous, le cap vers 2018, nous l’avons passé en Bolivie, entre le Salar d’Uyuni et le Sud-Lipez, au cœur de paysages austères et magnifiques à la fois. Alors que le Salar d’Uyuni donne envie de rester et de s’arrêter, les paysages du Sud-Lipez ne donnent pas envie de s’installer, même si les voisines les vigognes nous font de jolis yeux et ne sont pas dérangeantes ! 

Et si nous allions voir la mer ???

En prenant la route pour le Salar d’Uyuni, c’est l’été en Bolivie, alors nous nous sommes dits : « allons voir la mer » ! Mais à peine nous avons foulé les premiers mètres de surface de sel, nous avons compris qu’il y avait longtemps qu’elle était partie… C’est une bonne surprise car la saison des pluies commençant courant décembre, nous avions peur de trouver le Salar en mode « miroir d’eau ». Dans ce cas-là, puisqu’il est alors inondé, il ne vaut mieux pas rouler dedans. Finalement, alors que nous arrivons à la tombée de la nuit, nous nous rendons vite compte que le Salar est en mode « sec ». Il n’y a que quelques flaques à l’entrée, facilement évitables, et alors, il ne reste plus qu’à prendre un cap ! Comme il se fait tard, nous nous éloignons de la terre de quelques kilomètres et là, oui juste là, nous pouvons nous arrêter pour la nuit. Nous découvrirons quand même le lendemain que le Salar par endroits est sacrément tracé et qu’il ne faut pas s’arrêter au milieu d’une autoroute quand même ! 

Notre première nuit au milieu du Salar

Le vent qui soufflait la veille, à notre arrivée de nuit sur le Salar, s’est calmé pendant la nuit et en sortant pour faire pipi, nous ne pouvons qu’admirer le ciel complètement dégagé, paré de la Voie Lactée particulièrement brillante et visible. Au petit matin, alors que la fraîcheur de l’air pique nos extrémités, nous ouvrons en grand la voiture et en sirotant un bon thé chaud, nous ne pouvons que faire un 360° pour admirer la vue même si nous sommes encore tout près de la terre ferme. Bon, c’est vrai que le sel est tout aussi ferme mais la sensation de rouler sur un grand lac glacé est quand même bien présente au début ! Ça craque sous les pneus mais nous avons peu de chance de passer à travers ! 

Chaque jour sur le Salar commence par un lever de soleil mémorable
Ce matin-là, nous ne nous sommes pas encore éloignés de la terre ferme et du volcan Tunupa mais levons l'ancre !

Même si de cette mer il ne reste que le sel, nous avons décidé de mettre les voiles sur l’Île du poisson, située à une trentaine de kilomètres de là. Nous l’avons en ligne de mire, nous mettons le cap dessus et il n’y a plus qu’à rouler droit devant ! Pas de risque de tomber sur un « tope », ralentisseur mexicain appelé « rompe-muelle » en Bolivie et au Pérou, à savoir les casse-suspensions ou brise-lames... Pas de risque non plus de tomber sur un mauvais trou mais ça ne nous donne pas non plus envie de battre des records de vitesse. C’est tout simplement magnifique de se retrouver là à rouler que nous en apprécions chaque seconde ! 

Le Salar d'Uyuni en mode "autoroute"
Mais ça donne ça quand on fait sa trace, cap vers l'Île du Poisson, exactement 31,6km devant nous !

Sans un virage, nous arrivons directement sur l’île et après avoir apprécié une nuit au milieu du Salar, sans rien sur des kilomètres à la ronde, cette île devient un port où nous resterons quelques jours. De nouveau les pieds sur la terre, nous voici partis explorer cette île où nous allons être complètement seuls pendant 3 jours. C’est l’occasion de grimper au milieu des cactus jusqu’au sommet de l’île pour apprécier d’autant mieux la vue sur le gigantesque Salar. C’est qu’il y a de la vie sur cette île pourtant isolée. J’aperçois une viscache qui se faufile entre les pierres. Les colibris viennent se délecter d’un précieux nectar dans les fleurs des cactus alors qu’un cousin de la buse vient planer au-dessus de nous. Nous avions aperçu des vigognes dormir sur le Salar, mais nous n’aurions pas imaginé trouver autant de vie au milieu de cette mer morte ! 

Notre vaisseau ancré au port, nous partons explorer l'île !
Les gardiens de l'Île du Poisson, plus de 200 ans sûrement qu'ils admirent le Salar
Avec le soleil qui se couche se lève le vent qui n'ébranle pas ces géants épineux

Une fois notre île explorée, nous avons décidé d’aller découvrir l’île la plus proche que nous apercevons de la nôtre ! Lunettes de soleil sur le nez, casquette sur la tête, foulard sur le visage, nous sommes parés pour traverser à pied l’étendue de sel sur quelques kilomètres pour rejoindre ce nouveau bout de terre, histoire d’aller trouver des voisins ! Rien ! Personne ! Mais bizarrement, cette grande étendue désertique qu’est le Salar ne procure pas un sentiment de solitude mais plutôt un grand sentiment de liberté. Et finalement, même complètement seuls, isolés, nous nous sentons bien. De temps en temps, une voiture passe au loin sans s’arrêter. Elle nous rappelle que nous ne sommes pas si loin de la civilisation mais suffisamment éloignés pour donner l’impression que nous avons le Salar pour nous tous seuls. Ce sera notre cadeau de Noël !

Le Salar en mode panoramique évidemment
Chaque moment passé sur le Salar est un régal !

Les photos du Salar ? Nous en avons un paquet ! 
Venez les découvrir sur notre page "Voyage en images" ! 

Ensuite, avant de s’engager dans le Sud-Lipez, il vaut mieux passer à la pompe. Le souci, c’est qu’en Bolivie, comme pour beaucoup de choses, il existe un prix bolivien et un prix pour les étrangers, peu justifié. Donc, pour le combustible, que ce soit aussi bien pour l’essence que pour le diesel, ben le prix serait presque 2 fois et demi plus cher pour nous. Dans les stations services, les plaques sont relevées par caméras, les pompistes sont sous surveillance mais le système n’est pas infaillible ! Avec les fêtes de fin d’année, personne n’est contre se mettre quelques bolivianos supplémentaires dans les poches et nous n’avons jamais eu trop de mal à négocier un prix correct au final, même avec un policier qui était en charge de faire le plein dans un petit village isolé ! Ils peuvent toujours enregistrer une carte d’identité bolivienne au moment de nous remplir le réservoir et ça passe ! En particulier quand nous ne voulons pas de facture et que nous sommes européens qui parlons espagnol. 

En route pour les grands espaces désertiques du Sud-Lipez !
L'arbre de pierre, sûrement pas l'unique dans le coin !
Une des nombreuses lagunes du Sud-Lipez
La Laguna Colorada dont les couleurs s'intensifient au couchant

Toutes nos photos du Sud-Lipez sont ici
Du coup, nous voici avec le réservoir « full full » comme ils disent ici et nous pouvons prendre la direction du sud austère de la Bolivie, le Sud-Lipez. Les paysages désertiques y sont magnifiques mais autant, dans le Salar d’Uyuni, nous avions eu envie de passer quelques jours et nous l’avons fait, autant le Sud-Lipez nous l’avons traversé, toujours en mouvement, tout en en prenant plein les yeux. C’est vrai, c’est très beau mais ce qu’il reste de vie souffre du baiser brûlant du soleil et a de la poussière plein les narines ! Notre grand plaisir aura été de grimper sur les pentes du volcan Licancabur pour admirer la vue et profiter du vent frais qui souffle sur les reliefs à plus de 5000 mètres d’altitude. Un autre hic, le prix du parc, 5 fois plus élevé pour un étranger que pour un bolivien. Difficile pour nous à faire passer la pilule alors que nous ne vivons pour pas beaucoup plus que ce que gagne un bolivien par mois…

Sur les rives de la Laguna Verde qui porte bien son nom
Neige sous une drôle de forme sur les hauteurs du volcan Licancabur, 5920m d'altitude
Bien petite dans cette immensité colorée
Nous sommes heureux d'être allé nous dégourdir les pattes sur le géant conique d'où la vue sur la laguna verde est imprenable

Finalement, le tourisme devient très cher en Bolivie et toutes les personnes que nous avons rencontrées qui sont liées au tourisme étaient d’une amabilité aussi froide que l’Altiplano en hiver. Bien dommage quand nous avons la possibilité de comparer avec de très bonnes rencontres faites avec des boliviens qui n’ont rien à faire du tourisme. C’est comme lorsque nous allions manger au marché et que là, il n’y a plus d’étrangers, plus de boliviens, mais juste des êtres humains qui ont faim et qui se délectent d’une soupe…

La Laguna Colorada, elle-aussi bien nommée, avec ses nombreuses déclinaisons de couleurs
Dans les mêmes tons que la Laguna, les flamands roses sont dans leur élément sur l'Altiplano, à 4000m d'altitude
Il existe 3 espèces différentes de flamands roses dans le Sud-Lipez. Ici, ce sont des flamands des Andes

Alors que nous nous sommes rapprochés très près du Chili dans le sud du Sud-Lipez, une fois arrivés à Tupiza, nous sommes alors tout près de l’Argentine ! Nous n'avons plus qu’à descendre tout doucement jusqu’à Salta où le rallye Dakar fait halte le 15 janvier et où nous avons choisi de retrouver les seules équipes que nous avions décidé de suivre : l’équipe colombienne des 2 Mauricio Salazar, l’équipe péruvienne « De 0 al Dakar » préparée par la bonne bande de Rent2Race mais aussi l'équipe d'Emmanuel Baltes qui fait coursier pour nous de France. Nous espérons bien passer la soirée avec eux, trinquant avec une bonne bière argentine, le temps de leur halte avant l’étape suivante. 

Coucher de soleil sur la Laguna Verde qui pour l'occasion serait plutôt Azul !
Une belle nature austère aux superbes pistes

Dès notre passage à la douane, l’Argentine nous apparaît très vite comme un pays accueillant et chaleureux. Nous retrouvons sur la route Valérie et Étienne, québécois rencontrés quelques jours auparavant un peu avant la frontière. Eux voyagent à vélo et pédalent contre le vent mais finalement, ils iraient presque plus vite que nous ! Un autre couple cycliste, indio-américain, est avec eux et nous décidons de nous mettre à leur rythme, le temps d’arriver à Salta. Nous nous retrouvons le soir jusqu’à 8 sous notre auvent à se protéger de la pluie qui bat son plein, les uns bricolant sur les vélos et leurs pannes, les autres buvant un verre de vin rouge et les derniers préparant le repas. Alors que Florent assure la maintenance sur la course de l’Africa Eco Race, que Alonso et sa bonne bande s’occupent de suivre leur pilote Fernanda, nous voici à suivre une équipe de 6 cyclistes puisqu’un coupe de néo-zélandais s’est invité dans le peloton ! Ce ne sont pas les paddocks du Dakar mais ça fait un campement bien animé !

Juste avant le déluge dans le Nord-Argentin, tout le monde est bien installé !
Au petit matin, alors que tout le monde remballe, le soleil est au rdv !

Le lendemain, les Néo-zélandais prennent une pause, Aranka et Logan décident de prendre de l’avance tandis que nous décidons avec Étienne et Valérie de camper une nouvelle fois ensemble. Le temps est clément cette fois mais c’est la jante de Valérie qui montre des signes de faiblesse… Nous sommes alors à 200 kilomètres de Salta et c’est avec grand plaisir que nous ferons tous les 4 le chemin jusque là pour éviter qu’ils aient des soucis sur la route. Un vélo chargé sur nos 2 roues de secours, l’autre chargé sur la tente de toit, il ne reste plus qu’à faire rentrer toutes leurs sacoches à l’intérieur de Pépère et leur trouver une place pour qu’ils puissent s’installer confortablement et qu’ils ne se sentent pas trop petits poulets embarqués dans un camion bondé ! C’est qu’il en aura transporté du monde ce 61 puisque nous aurons été quelques fois 6 dedans ! 

En route pour Salta avec un équipage à 8 pattes et à 10 roues !!

Tous les 4, nous arrivons dans la grande ville de Salta et le camping reste la meilleure option pour nous établir quelques jours, le temps d’attendre notre rendez-vous avec le Dakar. Aranka et Logan que nous avions dépassés sur la route arrivent eux aussi et nous installons de nouveau un campement pour 6. Le camping se remplit au fur et à mesure de la journée, les barbecues fonctionnent à plein régime de tous les côtés, chacun monte sa musique un peu plus fort tandis que la piscine géante centrale devient un peu plus noire de monde alors que la chaleur grimpe. Nous sommes maintenant loin de l’Altiplano et sommes descendus de 3000 mètres d’altitude, une chance pour les copains cyclistes. Tout est beaucoup plus vert à Salta, mais tout est aussi beaucoup plus chaud ! L’été bat son plein et nous en profitons pour nous mettre au parfum : barbecue ! Et la viande est bien sûr délicieuse !   

Ambiance barbecue au camping de Salta !

Toutes les photos de nos premiers jours en Argentine sont dans notre album

Et les compétiteurs du Dakar finissent pas arriver ! Ce que nous avons fait en 2 mois, ils l’auront fait en 10 jours mais avec beaucoup plus de boue que nous ! Nous avons eu beaucoup de chance que la saison des pluies commence seulement un peu après notre passage. Le 15 janvier, nous avons acheté des bières, nous sommes prêts à nous rendre au Centre de Conventions de Salta pour trinquer avec ceux que nous connaissons qui participent au rallye. Nous nous retrouvons derrière les grilles, comme des milliers de personnes, à regarder le ballet des véhicules arriver sans pouvoir faire plus que se délecter d’agréables fumées de chorizo qui grille. Personne ne veut nous laisser rentrer, nous n’avons pas le bracelet qu’il faut et nous n’avons pas les moyens de joindre qui que ce soit. En longeant les grilles, coup de chance, Alexandre aperçoit Mauricio et l’appelle. Il nous entend et vient jusqu’à nous. Son visage est marqué, les étapes boliviennes ont été difficiles, la spéciale a d’ailleurs été annulée ce jour-là entre Tupiza et Salta. Mais il tient le coup. Il nous apprend qu’Alonso a bien deux entrées pour nous mais toute l’équipe de Rent2Race est encore sur la route pendant des heures et seuls eux peuvent nous fournir le bracelet qui ouvre les portes… 

Les deux meilleurs endroits pour bien voir le Dakar, c'est devant la télé ou d'y participer !

Nous allons pointer notre nez à un autre accès. Mais, impossible pour nous de rentrer et nous longeons la grille dans un sens puis dans l’autre, comme un animal au zoo. Nous apercevons alors la voiture d’Emmanuel Baltes arriver ! Emmanuel, de Toulouse, participe aussi au Dakar et a un petit paquet à nous faire passer ! Mais comment rejoindre notre coureur coursier ??? Alors que les bières commencent à réchauffer dans mon sac, nous avons du mal à imaginer que nous puissions rentrer et retrouver tout le monde… Et là, de l’autre côté des grilles, Valérie passe à vélo. Qu’est-ce qu’elle fait là ? Et en nous voyant du mauvais côté, elle se pose la même question : « Qu’est-ce qu’ils font-là ? » alors qu’elle vient nous trouver à l’intérieur équipée d’un superbe bracelet rouge d’autorisation d’entrée ! Elle s’est présentée à un accès, disant qu’elle devait nous retrouver, que nous étions à l’intérieur et qu’elle avait besoin des clés de notre voiture pour accéder à leurs sacoches. Incroyable ! Alors nous la chargeons d’une mission : nous sommes pile en face de là où s’est arrêtée l’équipe d’Emmanuel. Nous lui chargeons d’aller le retrouver avec 2 bières, pour le remercier pour la course qu’il a fait pour nous de France, et pour qu’il célèbre sa course tant qu’à faire avec une bonne bière de Salta !

Un barbecue, c'est toujours un bon lot de compensation ! Surtout en Argentine !

Notre bonne petite fée ramène Emmanuel jusqu’à nous, toujours derrière les grilles, après avoir failli se faire dévaliser de ses bières par toute l’équipe du pilote qui semblaient tous s’appeler Emmanuel en la voyant arriver avec de la bière fraîche ! Deuxième coup de chance après avoir pu voir Mauricio ! Allons nous présenter là où Valérie est entrée et nous verrons bien, un nouveau coup de chance est possible, nous y croyons ! Apparemment il existe une liste de personnes autorisées à entrer mais nous arrivons trop tard. Il est plus de 19h, la personne en charge de cette liste vient de partir et elle est injoignable. Le temps d’essayer de la joindre, nous faisons la causette avec les responsables de l’entrée pendant 1 heure, peut-être 2. Peut-être verrons nous apparaître le superbe véhicule de maintenance de l’équipe Rent2Race et ce sera l’occasion d’admirer le travail fini d’un véhicule que nous avions vu en pièces il y a un mois tout juste à Lima… Malheureusement, ils risquent vraiment d’arriver très tard et nous n’allons pas pouvoir les voir. Et nous ne pouvons toujours pas rentrer… 

La soirée sera bien occupée pour les mécanos de l'équipe colombienne des Mauricio Salazar

C’est l’heure d’aller manger pour ceux de l’organisation qui vérifient l’accès, tous français. Et après avoir fait la causette, en partant refaire le plein, ils nous invitent à les suivre et à rentrer dans l’enceinte du Centre de Conventions avec pour consigne de surtout éviter la zone centrale où ils risquent de vérifier si nous avons le bracelet d’accès, mais encore de bien dire que nous sommes entrés par un autre accès et que c’est la gendarmerie argentine qui nous a autorisés à franchir les grilles. Entendu ! Et voilà comment nous avons eu notre autorisation pour accéder au campement des équipes ! Nous allons retrouver Mauricio bien évidemment et nous rencontrons son copilote, ce dont nous sommes très contents. Nous faisons le tour de leur voiture où les mécanos s’activent tandis que les compétiteurs se doivent de prendre du repos, il leur reste quelques étapes encore avant l’arrivée. Nous ne tardons pas trop et chargeons Mauricio d’ouvrir les bières lorsque Alonso et son équipe arriveront, dans la nuit… Et nous nous glissons hors du complexe comme deux petites souris sans que personne ne nous demande quelque chose, notre mission presque accomplie puisque nous n’aurons pas pu saluer notre chère équipe péruvienne… Mais quand on pense que nous étions dans l’impossibilité totale d’entrer au début et que finalement, les portes se sont ouvertes les unes après les autres et que nous nous sommes baladés comme si de rien n’était au milieu du parc sans autorisation, nous pouvons vraiment dire que nous avons eu de la veine ou que l’organisation du rallye a quelques failles bienvenues ! 

Frontière entre l'Argentine et le Chili

Alors que les compétiteurs reprennent leur course le lendemain, c’est à notre tour de reprendre la route et de dire à bientôt à nos petits cyclistes qui continuent au sud, côté argentin. Quant à nous, nous prenons la direction du Chili où nous avons fait envoyer notre carte bancaire en poste restante. Direction San Pedro de Atacama et pour nous le premier passage entre l’Argentine et le Chili. Il y en aura bien d’autres puisque maintenant nous allons sillonner les Andes en nous dirigeant vers le sud, passant d’un côté puis de l’autre de la frontière entre ces deux longs pays. Le contrôle y est draconien en ce qui concerne les produits animaliers ou végétaux qui ne doivent pas franchir la frontière. 3 kilos d’oignons à manger la veille de passer de l’autre côté, ça se fait ! Mais il faut aussi accepter les conséquences ! Et au final, nous n’y laisserons que nos raisins secs que nous ne pouvons pas emmener avec nous au Chili !

Chaque nuit est étoilée à San Pedro de Atacama !

Et c’est ainsi que nous arrivons à San Pedro de Atacama, juste au sud du Sud-Lipez où nous étions un mois auparavant. Il va falloir nous y faire de nouveau au désert austère et à sa chaleur caniculaire puisque nous allons avoir quelques jours devant nous à attendre le courrier, peut-être 2 à 3 semaines même ! Mais ensuite cap au sud pour trouver du vert, des lacs et des glaciers !!! 

A très bientôt !

Les Galopères.  

Retrouvez-nous à présent sur notre nouveau site 

Décembre 2017, Quand faire trop de plans casse le plan !


Autant avoir un peu d’humour quand nous venons de nous rendre compte que notre châssis est tout simplement cassé !

Se préparer pour gagner à coup sûr la 40ème édition du Dakar ? Non...

Gagner les 4000 mètres d'altitude en espérant faire un saut dans l'espace ? Non...

Traverser l'Altiplano à dos de lamas en totale autonomie ? Non...

Non, nous n'avions pas ces prétentions, nous ne visions pas la Lune, nous étions juste en train de penser à un semblant de "programme", jour après jour, pour traverser la Bolivie ! Et là, pim, comme un mauvais réveil au milieu de l'Altiplano péruvien, au milieu d'un troupeau d'alpacas et de lamas, le programme prend une autre tournure quand Alexandre se rend compte de la fissure du châssis, à l'arrière de la roue arrière droite. Alors ça c'est un gros coup de chance, s'en rendre compte à l'arrêt et n'avoir aucune idée de quand cela a pu arriver. Nous sommes sûrement passés près de l'accident et sans nous en rendre compte en plus ! Il nous aime ce Pépère malgré tout ! 

Alors que nous admirions le coucher de soleil, nous étions loin d'imaginer l'état de notre châssis...
Et quelle bonne surprise de bon matin, mais à l'arrêt, heureusement !

Cela nous rappelle un tout petit peu lorsque nous nous étions dits que nous rejoindrions Mauricio Salazar, le pilote colombien, pour la Baja Inka au Pérou, courant septembre… Crac, la boîte de transfert qui casse et nous sommes immobilisés 6 semaines ! Il doit y avoir un message dans tout cela, ne pas faire de plan sur la comète, ça ne se passe jamais comme prévu ! Et c’est même pire, les plans ça casse tout ! Enfin, cette fois-ci, c’est le châssis. Nous ne sommes pas arrêtés, nous faisons juste demi-tour alors que nous approchions de la frontière bolivienne. Nous n’avons qu’une solution en tête : retour à Lima où nous connaissons quelqu’un de confiance pour souder le châssis. Il faut dire que Lima, c’est à plus de 1000 kilomètres et qu’avant de faire 1000 kilomètres sur du goudron sur le plus gros du parcours, nous avons 80 kilomètres de piste à faire pour retourner en arrière, vers Arequipa, la ville la plus proche où nous étions la veille. 

Nous nous mettons au rythme des camions chargés de sel qui descendent de la saline située à plus de 4000 mètres d’altitude. Tout doucement, nous avançons dans le nuage de poussière soulevé sur la piste alors que Manu Chao, indémodable, comble notre silence. Nous ne nous attendions pas non plus à entendre un gros crac à la moindre petite bosse, mais c’est que le châssis n’est pas complètement cassé. Il est effectivement fendu sur une partie mais la partie du bas le maintient encore. Pourvu que ça tienne ! Une pose pipi s’impose, c’est l’occasion de voir si ça a bougé. Il est toujours cassé, pas de miracle, mais ça n’empire pas. Il n’y a plus qu’à arriver à Arequipa, serrer les fesses et croiser les doigts (oui, ça fait beaucoup de muscles en action surtout quand il faut se concentrer sur les reliefs de la piste !), racheter des sangles et brider tout ça pour faire la route jusqu’à Lima. Ce n’est sûrement pas notre seule solution, mais c’est la seule à laquelle nous pensons sur le moment ! 

Sangler pour brider, décharger la partie arrière du poids des roues de secours... En route pour Lima !

Après avoir passé une semaine début novembre dans le garage d’Alonso et José, en compagnie d’Edyll, Rafael et Bryan, nous les avions vus travailler avec tant de sérieux et de qualité que c’était évident qu’il n’y a qu’en eux que nous pouvions faire confiance sur le moment pour nous aider dans cette nouvelle casse. Edyll nous donne son feu vert, ils nous attendent, bien que nous aurons appris plus tard qu’ils connaissaient du monde à Arequipa, où nous nous trouvions justement. Ni une ni deux, nous prenons la route, sûrement pas la plus belle du Pérou mais peu importe, ce sera la plus directe pour faire les 1000 kilomètres qui nous séparent de Lima et de la fine équipe de Rent2Race. Rouler rouler rouler... Le châssis bien bridé ne bouge pas tout au long de la route. Le lendemain, nous sommes déjà arrivés à Lima et il n’y a plus qu’à ! Et pour toute bonne soudure, ce qui prend le plus de temps, c’est la préparation. 

Un coup de brosse métallique et préparation de plaques de renfort
Puis c'est au tour d'Edyll de souder !
Et voici un châssis presque réparé ! Il ne manquera qu'un petit coup de peinture et c'est bon !

Toute l’équipe est bien occupée sur le véhicule de maintenance qui accompagnera Fernanda, la première péruvienne à participer au Dakar, à bord du FJ105 que Rent2Race met à sa disposition. Dans notre coin, nous ne manquons pas de travail à dégager le réservoir de gazole, heureusement presque vide, et à nettoyer la zone du châssis cassé pour le souder et le renforcer. Et tant qu’à faire, nous renforçons l’autre côté pour éviter une nouvelle fois ce genre de mauvaise surprise. Et le maître soudeur, Edyll, peut venir régler son compte à cette vilaine fissure ! En moins d’une semaine, avec une journée de repos, le dimanche, c’est sacré, nous avons ainsi fait 2000 kilomètres, réparé un châssis cassé, une lame maîtresse cassée (oui, il y avait ça aussi...), fait la révision des 10 000 kilomètres avec rotation des pneus, inversion des batteries et vidange moteur… Bref, ce fut fatigant mais efficace et surtout une nouvelle occasion de retrouver cette bonne équipe à Lima !

Une photo pour les bons souvenirs partagés. Rendez-vous à Salta en Argentine le 15 janvier prochain, sur le Dakar !

Toutes les photos de notre retour à Lima sont dans notre album

Et nous avons pu reprendre notre route vers la Bolivie, sans trop tarder mais sans pour autant chercher à rattraper notre "retard", nous ne sommes pas en course même si certaines pistes par ici donnent envie de jouer un peu les pilotes. C'est un peu ce qu'il s'était passé lors de notre trajet Cusco-Bolivie, premier acte. Non loin du canyon de Colca, considéré comme le deuxième canyon le plus profond du monde, les pistes traversent des étendues immenses et sauvages. Le sentiment d'avoir la piste pour nous tous seuls mais aussi l'envie de ne pas s'éterniser dans des espaces si grands pousse peut-être à appuyer un peu sur le champignon... Mais n'oublions pas que notre Pépère est avant tout voyageur et lourd. Viendra un jour un nouveau série 6 surement, compétiteur et léger ? Il y a des chances oui ! 

Une invitation à lever la poussière sans risquer de croiser grand monde
C'est sur cette piste que nous avons peut-être perdu notre plaque d’immatriculation additionnelle !

Avant de se rendre compte du châssis cassé, nous avions quand même bien profité du sud du Pérou, ce qui s'appelle l'Altiplano. Des canyons profonds où les condors jouent avec les courants d'air bordent un immense plateau où les troupeaux de lamas, d'alpacas et de vigognes se sont parés d'une épaisse fourrure destinée à se protéger des courants d'air ! Nous sommes alors à plus de 4000 mètres d'altitude, parfait pour garder notre dose de globules rouges. Nous ne pratiquons toujours pas la mastication de feuilles de coca, mais nous commençons à arborer le port du foulard plaqué sur le nez car c'est un pays de vent, de soleil et de poussière. Et c'est en prenant la direction du sud que nous arrivons finalement, via ce grand plateau et longeant le lac Titicaca, à la frontière avec la Bolivie.

Jeune condor immature du canyon de Colca
Un régal que de traverser les villages du pays Arequipeño

Notre trajet Cusco-Bolivie acte 2 se sera donc passé sans encombre. Le plus difficile aura été de traverser la ville frontière et labyrinthique de Desaguadero, en plein marché, tandis que les postes de douane et d'immigration sont presque inaccessibles. Il reste moins d'une heure avant que les postes ne ferment pour la nuit, à peine un pont nous sépare de la Bolivie. Nous nous voyons déjà dormir là, au milieu du marché qui, à 20 heures, commence à désemplir à peine. Mais bizarrement, en 20 minutes de chaque côté, nous arrivons à régler toutes les formalités en un temps record. C'était mal parti, mais finalement, ce passage de frontière aura été le plus simple et le plus rapide ! 

Un peu de bonne compagnie dans la Réserve de Salinas y Aguada Blanca, côté Pérou
Des cieux d'un autre monde, côté Bolivien

La Bolivie, un nouveau pays que nous découvrons petit à petit, depuis à peine quelques jours. Nous prenons nos repères dans un pays où l'exode rural est tellement important que bien souvent nous nous demandons où sont les gens dans les villages fantômes où souffle le vent... La ville est un lieu qui offre du travail et une solution à l'isolement, laissés aux lamas qui supportent bien mieux cela que les hommes. C'est dans ce nouveau pays que nous passerons les fêtes de fin d'année, sûrement au milieu du Salar d'Uyuni à déguster du lama séché ! Nous vous raconterons ! 

En attendant, nous vous envoyons tous nos meilleurs vœux pour cette fin d'année 2017. Si cette année n'a pas été si bonne, alors nous vous souhaitons que 2018 rattrape le coup et qu'elle vous offre tant de belles surprises ! 

A l'année prochaine !

Les Galopères. 

En route pour 2018 !