Parcourant les pistes et les chemins
de la Cordillère Blanche, nous y serions bien restés bien plus longtemps si
nous avions pu, à essayer de grimper toujours plus haut pour découvrir toujours
plus de sommets enneigés flirtant avec le ciel. Avec notre retour temporaire en
France prévu maintenant pour mai ou juin, retour prévu mais la date est
toujours aussi vague, les choses ont un peu changé. Nous avons toujours du
temps devant nous, mais nous n’avons pas tout notre temps. Nous avons bien
profité de la Cordillère Blanche, nous avons été sacrément gâtés par le temps,
mais pour l’heure, c’est vers Lima que nous avons à nous diriger et nous
imaginons déjà le contraste de ces paisibles vallées de la Cordillère avec
l’effervescence de la capitale, sur la côte en plus !
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Magique Laguna 69 telle une perle turquoise au milieu des sommets enneigés |
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Le Huascarán Norte, 6655 mètres, impressionnant ! |
Nos albums de la Cordillera Blanca sont sur notre page
En parlant de paisible, il faut
quand même que nous vous racontions nos bonnes rencontres sur les pistes !
Nous avions trouvé sur les hauteurs de Huaraz un parking complètement vide,
départ d’un chemin, pour passer la nuit. 21h30, nous sommes en train de
regarder un film, bien au chaud sous notre duvet. Quelqu’un toque à la fenêtre
et demande de l’aide, ils se disent en panne et nous sollicitent. Mais nous ne
sentons pas la chose et préférons refuser, du fond de notre antre. Autant se
méfier, à cette heure-ci et seuls, nous ne sommes à l’abri de rien. Mais malgré
tout, nous renfilons nos pantalons, nos chaussures et nos vestes et décidons
d’aller voir avec la voiture plus loin sur la piste, au cas-où ils seraient
vraiment en panne. Nous ne voyons personne et au fur et à mesure que nous
avançons sur la piste toute noire, nous le sentons encore moins car ceux qui
étaient venus toquer à la porte n’ont pas pu rejoindre si vite leur véhicule.
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Ils ont une jolie vue sur le Chopicalqui (6354m) dans cette vallée de la Cordillère Blanche |
Et bien si ! Et nous arrivons
au niveau d’un camion d’où sont descendus de la benne hommes, femmes, enfants et chiens. Les deux personnes qui étaient venus chercher de l’aide arrivent tout juste et visiblement, ils étaient remontés pour dire à tout le
monde qu’ils descendraient à pied, ils ne semblaient pas avoir d'autre solution. Donc, nous étions la seule. Alex descend de la voiture et se retrouve au
milieu du groupe dont le plus grand ne lui arrive qu’aux épaules. Je le regarde
au milieu d’eux et c’est bon, il n’y a aucun danger. Mieux que ça, nous allons
même pouvoir les aider. Le camion n’a plus de batterie, a un moteur diesel, se trouve
en bas d’une pente... Il n’y a plus qu’à le tracter en haut pour le faire partir
dans la pente et ainsi le faire démarrer. Démarrage sans starter et sans
batterie, c’était devenu une habitude pour nous il y a quelques mois au Mexique ! Pour
tracter le camion, l’un deux sort un bout de fil de fer et nous dit « Nous
allons l’accrocher avec ça ! » « Heu, ça va être un peu
léger » « Mais nous allons faire plusieurs tours ! »
« Ne vous inquiétez pas, nous allons utiliser notre sangle, ce sera
mieux. » En 4 et en courte, Pépère ne bronche pas à tirer le camion
jusqu’en haut de la pente et celui-ci démarre sans problème une fois élancé.
Tout le monde remonte dans la benne et reviennent vers nous les deux qui
étaient venus chercher notre aide. « Combien nous vous devons ? »
« Donne moi ta main et on se serre la main, voilà ce que vous nous
devez » « Oh Merci, vous irez au paradis ! » Et après cela,
nous sommes retournés sur notre parking et nous avons dormi comme des
anges !
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Il y a comme un air de Patagonie dans la pampa péruvienne |
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Douche matinale ou séance naturiste ? Face à la Cordillère Huayhuash |
Mais avant de rejoindre Lima,
prenons d’abord une dernière dose de montagne en empruntant les pistes qui longent
la Cordillère Huayhuash, la voisine du sud de la Cordillère Blanche. Tout aussi
blanche qu’elle, elle semble même avoir des allures de Patagonie alors que nous
traversons un grand plateau nommé aussi « pampa », ici au Pérou. Les
bergers sont à cheval et des milliers de moutons paissent dans ces grandes
étendues herbeuses à 4000 mètres d’altitude. En y regardant de plus près, ce
sont plutôt des moutons au long cou que nous rencontrons, des alpacas !
Ils sont des milliers eux-aussi, élevés pour leur laine bien sûr, mais aussi
pour leur viande. Comme à notre habitude, il va falloir que nous goutions ce
petit cousin d’Amérique du chameau ! Et oui, lamas, vigognes et alpacas
sont des camélidés !
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Voyage au cœur de la Sierra |
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Les lamas sont les plus grands camélidés d'Amérique du Sud |
Découvrez plus de photos dans notre album
A Lima, nous avons une rencontre
toute particulière qui nous attend. Jaime n’est autre que le meilleur ami de
Dominique, le voisin des parents d’Alexandre qui nous a vendu Pépère il y a
plus de 5 ans maintenant. Nous avons passé de très bonnes soirées avec lui qui a
autant d’amour pour le Pérou que pour la France pour y avoir vécu pas mal
d’années. Nous sirotons du vin rouge, nous lançant dans de grandes discussions
jusqu’à ce que le sommeil nous gagne. Les journées par contre, c’est dans le garage
d’Alonso et Josépo que nous les passons. C'est Mauricio Salazar, le pilote colombien que nous avions rencontré du
côté de chez lui, à Manizales, en Colombie, qui nous a mis en contact avec eux. Nous l’avions compris par nous même
mais il a confirmé qu’en Colombie, personne ne sait bien préparer des voitures.
Par contre, son hilux pour le Dakar, c’est au Pérou qu’il l’a fait préparer,
par l’équipe d’Alonso et Josépo justement !
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Pour l'équipe de "De 0 al Dakar" qui participera au prochain Dakar, voici le FZJ 105 préparé par l'équipe d'Alonso et Josépo |
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Véhicule de course destiné à la location et préparé avec sérieux au Pérou |
Rent2Race, c’est l’entreprise qu’ils
ont montée afin de préparer des véhicules destinés à la location pour des
personnes désirant participer à des courses comme le Dakar. Ils ont pris
l’habitude d’acheter des vieux FZJ105 de la Police Péruvienne, mis au rebus,
pour les rénover totalement, les décharger de pas moins de 600 kilos, et les
transformer en engins de course. Et le résultat est impressionnant une fois que
les véhicules sont passés entre les mains de chacun : Edyll le maître
soudeur, Rafael le maître mécanicien et Bryan, le maître peinture. Ainsi, nous
avons passé quelques journées avec eux, au garage, nous permettant de faire un point mécanique sur notre
engin de course à nous, notre Pépère, plus résistant que profilé pour la
vitesse !
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Préparation à la soudure d'un châssis |
Nous avions beaucoup échangé avec
Mauricio sur la manière dont les sud-américains préparent le Dakar et
l’appréhendent, le principal étant d’arriver entiers au paddock. Leurs moyens
sont bien plus limités, ainsi ils ne peuvent pas trimballer avec eux des
quantités de pièces de rechange, leurs moteurs ne sont pas survitaminés… Ils
apprennent modération et réflexion, en comptant plus sur le chemin qu’ils vont
choisir de prendre que sur les capacités de la voiture. C’est d’ailleurs dans
le désert péruvien que Mauricio Salazar Velasquez et Mauricio Salazar Sierra
son copilote, premier équipage 100% colombien, viennent s’entrainer. Sans
oublier bien sûr les séances en altitude du côté de chez eux, à Manizales, car
entre le Pérou, la Bolivie et l’Argentine, il y en a des étapes à plus de 4000
mètres d’altitude ! Nous nous sommes d’ailleurs fixés une date pour être
présents sur le parcours, 15 janvier à Salta, en Argentine ! Ils mettront
une semaine pour y arriver, nous prenons les devants, 1 mois et demi en
avance !
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Lors de l'édition 2016, ils avaient le numéro 403. Cette année, c'est le numéro 363 que nous suivrons ! |
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Nous leur souhaitons que du bon pour la 40ème édition du Dakar, début 2018 ! |
Comment se prépare une équipe colombienne pour rejoindre le Dakar ?
Un bel article sur cette équipe, en espagnol !
Au taller, c’est à dire au garage,
ce mot faisant partie de notre français maintenant, nous en avons profité pour
changer notre liquide de refroidissement. Il était devenu complètement orange
du fait d’un mélange de liquide et d’eau car, en Colombie, ils n'utilisent que de l'eau ! Mais avec l’Altiplano Bolivien qui approche et des températures
bien inférieures à 0°C, il valait mieux changer ce mauvais mélange pour un
liquide qui ne risque pas de geler ! Nous changeons les étoiles des écrous
et contre-écrous du roulement des roues avant pour éviter que ceux-ci se
desserrent et occasionnent un manque d’efficacité des freins. Ces freins sont
notre bête noire mais nous avons aussi récemment remarqué que nous devons avoir
une bulle dans le système qui fait, chaque fois que nous revenons en altitude, nos freins manquent sous la pédale ! Le nez de pont arrière fuyant un peu,
changer de nouveau la bague d’écrasement que nous aurions déjà du changer en
Colombie, plus le joint spi et l’écrou ne peut que faire du bien ! Les
roulements avant et arrière resserrés, nous n’avons plus qu’à nous lancer dans
quelques travaux de carrosserie, la rouille ayant fait son vilain nid dans
quelques endroits faciles à traiter. Un coup de peinture par dessus et ça
attendra des travaux complets en France ou au Canada !
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Après les montagnes, nous voici au bord du Pacifique, dans la Réserve de Paracas |
De la région de Lima, nous
mettons les voiles pour le désert plus au sud, vers la Réserve de Paracas. Il
paraitrait qu’il y a aussi des pieds bleus par là-bas, à savoir des fous aux
pieds bleus, les mêmes que l’on peut trouver sur les îles Galapagos !
Alexandre sort son gros objectif, nous scrutons les falaises de la Réserve où
nichent des milliers d’oiseaux : pélicans, fous, goélands, bécasseaux, cormorans,
huitriers, flamands roses, sternes, becs-en-ciseaux, vautours, pluviers neigeux…
Quelques loups de mer en colonie prennent un bain de soleil et là, tout
maladroit sur ses deux pattes, au milieu des rochers, un pingouin sort de
l’ombre ! Un pingouin au Pérou, nous n’y pensions pas ! Pourtant, le
manchot de Humboldt est bien au Pérou, rare, mais présent !
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Nous faisons le plein d'iode avant de retourner dans les montagnes |
Toutes nos photos de Paracas sont dans notre album
Notre désacclimatation ayant assez
duré du côté des côtes où nous nous sommes bien régalés dans le désert, nous
nous remettons en route vers la Cordillère et retrouver l’altitude nous refait
mal les premiers temps. Pépère perd un peu de ses freins et nous perdons nos
nuits tranquilles, le temps que nos petits corps refassent un bon stock de
globules rouges à 4000 mètres d’altitude. Bon, la bulle reste dans le circuit
de freins, donc il va falloir faire avec, pour elle ça ne marche pas l'acclimatation ! Après la folie de Lima, en
particulier sur la route, ce qui a augmenté quelques jours notre dose de stress,
nous retrouvons les montagnes et leurs petits villages. Les gens conduisent
toujours aussi dangereusement mais nous ne souffrons pas ici de surpopulation.
Donc, le risque est relatif. Et c’est ainsi que nous arrivons à Cusco, capitale
de l’Empire Inca, mais aussi du tourisme international en Amérique du Sud, il faut le dire !
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Des murs faits de pierres parfaitement assemblées à Ollantaytambo... |
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Et une porte ouverte sur tant d'interrogations à Ñaupa Iglesia... |
Nous avons fait le choix de ne pas
aller au Machu Picchu, choix difficile mais nécessaire pour de nombreuses
raisons qui nous sont propres. Mais il existe à Cuzco un lot de compensation
que peu de personnes ne peuvent se permettre car il s’agit d’un ticket d’entrée
à 14 sites assez éloignés de Cuzco, valable seulement dix jours. De Cuzco à la Vallée Sacrée, nous
allons de ruines en ruines beaucoup moins fréquentées et nos explorations de
cet héritage inca nous font nous poser pas mal de questions, en particulier
quand, sur les sites, il n’existe aucune explication et que lorsqu’il y en a,
elles laissent une grande place au doute et au mystère… Cela mérite bien un
article à part entière :
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Le mur de Sacsayhuamán, à Cusco, possède des dimensions incroyables |
En attendant, nous voici de retour à
Cuzco pour nous reposer une journée après avoir joué aux petits archéologues et
avant de reprendre la route vers le Canyon de Colca, l'un des plus profonds du monde,
Arequipa, le lac Titicaca et la Bolivie !
A bientôt !
Les Galopères
Très impatient de lire votre article sur vos interrogations de ces ruines!!!
RépondreSupprimerLes Lilobatodi.
Haha ! Nous écrivons ça bientôt, le temps de mettre à plat tout ça ;-)
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