Ça y est, nous avons repris la route
!!! Il faut dire que ça nous a pris du temps de recevoir toutes les pièces pour
pouvoir réparer notre boîte de transfert avec les contraintes d'importation
équatoriennes mais nous nous en sommes bien sortis ! 6 semaines bloqués pour
une grosse panne, c'est toujours mieux que bloqués 1 mois pour changer un
roulement en Colombie !
Les joints et les écrous, en provenance
d'Arabie, ont été les premiers à arriver en Équateur. Pour les récupérer, il
nous fallait d'abord nous rendre à la banque, à deux heures de bus de Quilotoa,
pour payer les frais d'importation et libérer le colis. Une fois que nous avons
compris comment ça fonctionnait, il n'y avait plus qu'à attendre les autres
pièces. Le pignon renforcé en provenance de France est resté bloqué plus de
deux semaines à Miami pour deux raisons. L'une, tout à fait compréhensible, a
les deux doux noms de Maria et Irma, les deux ouragans qui se sont abattus sur
les Caraïbes... L'autre raison s'appelle Chronopost et franchement, à l'heure
qu'il est, ils sont peut-être encore en train de chercher à avoir des
informations sur la localisation de notre colis avec Chronopost Caraïbes !
Heureusement que nous avons pu trouver des informations localement car il était
presque considéré comme internationalement perdu ce colis avec une pièce fort
importante, le pignon renforcé qui va faire la différence ! Et après un mois,
nous l'avions enfin entre les mains, presque prêts à réparer !
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Notre recherche de pièces nous a amené à voyager quelques fois vers Quito, la capitale
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Et nous avons beaucoup apprécier Quito sans voiture les fins de semaine !
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Toutes nos photos de Quito sont ici !
Enfin, après avoir bien reçu ces colis,
il ne manquait plus qu'à trouver le carter... Nous avions des pistes de tous
les côtés depuis le début mais à chaque fois des impasses. Loin d'être simple,
surtout quand, en Équateur, tous veulent te vendre soit la boîte de transfert
entière, soit un carter pourri ! Et pire, comme ils jugent que tu es pressé,
c'est le prix fort qu'ils proposent ! Non, nous avons une meilleure solution
mais pas des plus légales... Pas de souci, notre Ali Baba colombien, Jaime, que
nous avions rencontré à Bogotá pour trouver un moyeu dans sa caverne de pièces
Toyota, peut nous envoyer le carter. Le seul souci, Jaime est très très très
occupé et il est interdit d'envoyer des pièces d'occasion en Équateur. Ça
n'aide pas mais ça ne rend pas les choses impossibles ! Bien loin des formalités
douanières auxquelles nous nous étions habitués avec les deux précédents colis,
le paquet a passé la frontière comme une fleur, comme bagage d'une jeune maman
avec son bébé, en voyage pour Quito ! La solution impeccable et en toute
confiance avec Jaime !
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Avec un nouveau pignon renforcé d'Euro4x4parts, nous sommes prêts à remonter la boîte de transfert ! |
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Et c'est parti ! |
Après 6 semaines d'attente, bloqués et
dans l'impossibilité de réellement se déconnecter du wifi pour prendre l'air,
nous avons passé la majeure partie du temps dans la salle de restaurant de
l'hôtel où nous commencions à nous sentir chez nous. Malgré tout, la distance
avec les personnes de la communauté d'origine Quechua est toujours restée
importante et nous avons vite compris que ça ne servait à rien de lutter contre
ça. Nous avons appris à vivre ensemble, en nous observant surtout, mais sans
vraiment partager quelquechose. Spontanément, nous aidions un peu à l'hôtel et
ainsi, nous nous occupions et sortions quelques heures le nez des ordinateurs.
Quand nous avons enfin récupéré toutes les pièces, il n'a pas fallu longtemps
pour remonter la boîte de transfert. Nous avions pas mal pris le bus pour
Latacunga, à deux heures de bus, ou jusqu'à la capitale, Quito, et ça nous a
fait tout drôle de reprendre la route avec Pépère. Alex a enfin pu découvrir le
paysage d'ailleurs. Même si les chauffeurs de bus ne conduisent pas de manière
très rassurante, c'était à chaque fois pour lui le temps d'une sieste !
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Heureux de reprendre la route et de retrouver Juan-Carlos et sa famille |
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Notre cher cusinier nous prépare un cuy pour l'occasion ! |
Toutes les photos de la session cuisine sont dans notre album
Donc vous vous doutez bien, après tout
ce temps, nous étions vraiment heureux et excités de repartir même si nous
savions que nous n'allions pas avoir beaucoup de temps pour profiter encore un
peu de l’Équateur. Après une visite à Juan Carlos, l'ancien cuisinier de
l'hôtel, et à sa famille, nous avons pris la route vers le sommet le plus
proche du soleil, le Chimborazo, le volcan le plus haut d’Équateur ! A 6310 mètres
d'altitude, il est plus proche du soleil que l'Everest pourtant plus élevé de
2500 mètres ! Après 6 semaines d'acclimatation à 3900 mètres à Quilotoa, nous
étions sûrement bien chargés en globules rouges et allions être en très bonne
condition pour y crapahuter parce que ce qui fait sa difficulté, c'est surtout
l'altitude !
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Nous approchons du géant Chimborazo qui culmine à 6310 mètres d'altitude et rencontrons nos premières vigognes |
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A la fin du jour, tout le massif se dégage complètement ! |
Alexandre avait fait un mam, un mal
aigu des montagnes, au Cayambe, en arrivant en Équateur. Au Chimborazo, c’est
mon tour d'être malade, mais rien à voir avec l'altitude puisque c'est en
aidant les jours de pluie à écoper dans la grande salle de l'hôtel que j'ai
attrapé un bon gros rhume bien tenace... Les nuits à 4800 mètres d'altitude
avec le nez complètement bouché et la gorge prise, ça n'aide pas à être en
condition ! Le géant Chimborazo, tout comme le volcan Cayambe, nous ont donné
tellement envie de revenir en Équateur pour en faire l'ascension un jour. Mais
nous avons aussi tout simplement envie d’y retourner car nous avons beaucoup
apprécié ce pays pour tant de raisons, les paysages, l'atmosphère, les gens et la
comida bien sûr... Toutefois, cette fois-ci, nous ne pouvons pas nous y
éterniser et nous prenons la direction du Pérou. Pour plusieurs raisons, nous
envisageons maintenant un retour en France en juin 2018 mais nous comptons bien
profiter de l'Amérique du Sud jusqu’en Patagonie avant !
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"El Castillo", situé à 5500 mètres, se trouve sur la voie normale pour grimper au sommet |
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Quant à nous, nous grimpons jusqu'à 5300 mètres d'altitude, jusqu'aux aiguilles Whymper |
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D'où la vue est imprenable ! |
Retrouvez toutes les photos du volcan dans notre album
Après un dernier petit déjeuner
équatorien sur un marché de la Sierra où la variété de fruits et de légumes est
impressionnante, la route descend fort et tout en virages en direction de la
frontière. Le silence règne entre nous deux mais nous sommes en train de
penser à la même chose… Et si la boîte de transfert avait cassé là… Isolés de
tout, à 400 mètres d’altitude avec un climat chaud et moite… Ouf, quelle chance
nous avons eu !!! Toutefois, en arrivant à la frontière, un nouveau bruit.
Cette fois-ci, c’est au niveau de la roue avant gauche…
Nous
quittons l’Équateur, en théorie seulement, un tampon de sortie sur le passeport
et le permis d’importation clôturé pour Pépère. Il n’y a plus qu’à traverser un
pont et nous entrons au Pérou. Alors que l’attente sera longue pour faire le
permis d’importation temporaire pour notre Toyota car un groupe de 11 motards
fait la queue devant nous, Alex en profite pour vérifier d’où vient le bruit.
6 semaines à Quilotoa et nous n'avons
même pas pris le temps de vérifier... les plaquettes ! Oups, il ne reste aucune
garniture, tout s’explique et il ne nous reste plus qu’à dormir entre les deux
frontières et retourner à 5 kilomètres dans la petite ville de Macará, en Équateur pour trouver des plaquettes neuves ! Il est dimanche, fin
d’après-midi, ce n’est pas le moment de prendre la route. Nous avons la
bénédiction des douaniers des deux côtés pour prendre un transport collectif et
chercher côté équatorien ce que nous avons besoin alors que nous sommes déjà passés
au Pérou ! Et c’est même le douanier qui nous trouve quelqu’un pour nous
amener gratuitement dans le centre de Macará !
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Lobitos, au Pérou, pour le surf et le pétrole ! |
Toutes nos photos de notre passage sur la côte péruvienne à Lobitos sont ici !
Et déjà nous espérons retrouver les
montagnes de la Cordillera Blanca où les sommets flirtent tous avec le ciel, à
plus de 6000 mètres d’altitude. En plus, nous espérons bien garder notre bon
petit stock dopant de globules rouges de nos 6 semaines au Quilotoa ! Quand
on traverse le désertique nord du Pérou, il est dur d’imaginer que nous allons
les trouver ces montagnes enneigées mais petit à petit, en s’enfonçant dans la
vallée, nous gagnons en altitude et nous nous approchons d’elles… Et au détour
d’un virage, elles semblent si proches mais toujours inaccessibles. Nous
pouvons nous en approcher toujours un peu plus avec des routes et des chemins
magnifiques, mais leurs pics acérés et leurs faces raides et parées d’énormes
glaciers crevassés en font les montagnes les plus impressionnantes que nous
n’ayons jamais vues. Il n’y a qu’un mot : waouh !
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Du désert du Nord Pérou, nous remontons la vallée fertile vers les neiges de la Cordillera Blanca ! |
Nous avons sûrement pris la plus belle route de notre vie et c'est un plaisir de crapahuter sans trop de mal bien au-delà des 4000 mètres d'altitude pour s'approcher au plus près de ces montagnes. Elles nous laissent sans voix, notre souffle est un peu coupé par le manque d'air en altitude et c'est un grand moment de bonheur !
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Sur la route du Portachuelo de Llaganuco, un col à 4767m avec vue sur le Huascarán Norte (6655m) et le Chopicalqui (6354m) |
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La Cordillera Blanca est aussi précieuse pour ses neiges que pour ses lacs turquoises comme ici, le lac Paron |
A très bientôt !
Les Galopères.
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Saludos des montagnes du Pérou ! |